« La littérature a-t-elle le pouvoir de garder vivant le souvenir de cultures lointaines ou minoritaires, de faire revivre la mémoire de mondes oubliés ? … Comment, en mêlant enjeux politiques et approches poétiques, donner à lire la richesse des mondes en voie de disparition ? » Cette interrogation de l’écrivaine Léonora Miano (2016, p. 9) induit la perspective culturelle visant à analyser la manière dont les textes littéraires africains francophones pensent les questions sociales (croyances, rituels, formes artistiques traditionnelles…) afin de scruter les fonctionnements idéologiques du discours. À partir de l’analyse de romans africains francophones, l’article examine le traitement que font les romanciers de l’Histoire pour témoigner non seulement de la mémoire des peuples mais aussi des valeurs culturelles. Le texte romanesque historique va donc se constituer en réseau de connexions et d’interférences, à l’intérieur duquel la communauté humaine se crée une image pour laisser entrevoir au final une modernité transculturelle.
roman historique, imaginaire, mémoire, Histoire, cultures africaines