Introduction. L'activité neurochirurgicale a débuté au Burkina Faso en 1986 grâce à un
neurochirurgien soviétique venu au Burkina (CHU-YO) dans le cadre d’une coopération entre
l’Union des Républiques Socialistes et soviétique (URSS) et le Burkina Faso. Après lui il eut
un neurochirurgien algérien en 1989. En 1994 est rentré le premier neurochirurgien Burkinabè.
C’est à partir de 2011 que l’équipe de neurochirurgiens à commencer à s’étoffer assez
rapidement. Ainsi de 2011 à 2019, 7 neurochirurgiens ont pris service dans le pays. En 2020
est sorti la première promotion de neurochirurgiens formés au Burkina Faso qui comptait 4
neurochirurgiens Burkinabè. Dès lors en moyenne 3 neurochirurgiens burkinabè sont mis sur
le marché de l’emploi. C’est dans ce contexte que nous assistons à une affectation des
neurochirurgiens dans d’autres régions du pays. Mais cela est-il opportun ? En d’autres termes,
cela améliore-t-il réellement l’offre de soin neurochirurgicale au niveau national ?
Etat des lieux. A ce jour, des neurochirurgiens ont été affectés dans 5 autres formations
sanitaires du pays en plus du premier centre de neurochirurgie du CHU-YO qui compte 6
neurochirurgiens. Les autres formations sanitaires sont le CHU Sanou Souro de Bobo (3
neurochirurgiens dont le premier affecté en 2011), Le CHU de Tengandogo (3 neurochirurgiens
dont le premier affecté en 2013), CHU de Ouahigouya (3 neurochirurgiens dont le premier
affecté en 2021), CHR de Tenkodogo (1 neurochirurgiens affecté en 2022) et le CHU de
Bogodogo (1 neurochirurgiens affecté en 2023). Les CHU Yalgado Ouédraogo, de Tengandogo
et de Bogodogo sont tous dans la ville de Ouagadougou. A l’exception du CHU-YO, où il existe
un service de neurochirurgies avec ses deux blocs opératoires, dans les autres hôpitaux, les
neurochirurgiens sont hébergés par d’autres services et partages leurs blocs opératoires. Par
ailleurs, avec la vétusté et les pannes des équipements, la quasi totalités des services ou unités
de neurochirurgies du publique ne prend en charge que les urgences. Les neurochirurgiens de
Ouahigouya et celui de Tenkodogo sont toujours en atteinte des boites de chirurgie complètes
pour pouvoir débuter une activité chirurgicale constante.
Conclusion/perspectives. La décentralisations des soins de neurochirurgie telle que pratiquée
dans notre pays, loin d’atteindre de son objectif de rapprocher les soins aux population
contribue plutôt à réduire l’offre de soin en réduisant le personnel des centres de neurochirurgie
plus ou moins fonctionnels pour les envoyer dans de nouveaux centres non fonctionnels où ils
restent dans l’attente de locaux et d’équipement. Pendant ce temps ils continuent à faire peser
la charge de travail sur leurs collègues restés dans les centres plus ou moins fonctionnels en
évacuant leurs patients. Il serait donc judicieux que dans l’atteinte des locaux et des
équipements, le personnel neurochirurgical des centre non fonctionnels puis être affectés dans
les centre plus ou moins fonctionnels. Cela leur permettra non seulement d’aider à la prise en
charge des patients mais aussi de ne pas perdre la main chirurgicale.
Decentralisation, neurochirurgie, Burkina Faso