Cette étude vise à examiner la relation du statut socioéconomique (mesuré par le niveau d’éducation, le niveau de vie du ménage et l’emploi) et de l’autonomie en matière de planification familiale (PF) avec l’entrée en vie féconde chez les adolescentes déplacées internes dans un contexte de crise sécuritaire dans les communes de Kaya et de Kongoussi, Burkina Faso, et identifier les principaux mécanismes qui se cachent derrière cette relation. Les données ont été recueillies auprès de 404 adolescentes âgées de 12 à 19 ans dans une enquête transversale réalisée dans les sites d’accueil temporaire desdites communes entre juillet et août 2021. Nos analyses ont montré que le niveau d’éducation et l’emploi étaient négativement associés à l’entrée des adolescentes déplacées internes dans la vie féconde. Par contre, l’autonomie en matière de PF était positivement associée à l’entrée en vie féconde. Nous avons également trouvé que le niveau d’éducation, l’emploi et l’autonomie reproductive influençaient la fécondité des adolescentes sous l’effet du statut matrimonial. Donc, les actions en faveur de l’amélioration des ressources des adolescentes déplacées internes, notamment l’éducation et
l’indépendance économique, ainsi que celles visant à réduire la prévalence des mariages précoces pourraient prévenir l’entrée des adolescentes déplacées internes dans la vie féconde.
Fécondité, statut socioéconomique, autonomie reproductive, adolescentes déplacées internes, Burkina Faso