L’un des intérêts pratiques des genres oraux pour les sociétés d’oralité réside dans leur propriété à jouer un rôle dans la construction et la consolidation des rapports sociaux. C’est le cas du proverbe, au cœur de la présente étude qui s’intéresse à l’efficacité de l’énoncé parémique dans la construction de la paix sociale. La réflexion, qui vise à démontrer le rôle du dire proverbial dans l’adoucissement des relations sociales, s’appuie sur une hypothèse largement répandue et considérant le proverbe comme une parole destinée à donner des conseils de sagesse pratiques. Pour vérifier ce postulat, l’étude soumet dix proverbes moose à une analyse ethnolinguistique, afin d’en dégager les perceptions et la vision du monde locale qui président à l’énonciation de ce genre oral. Le moins que l’on puisse retenir en termes de résultats, c’est que le proverbe participe d’un idéal de comportement que la société entend continuellement enseigner. Mieux, les proverbes appellent à l’équilibre et au consensus, en se présentant comme le produit de plusieurs années d’expériences individuelles et collectives éprouvées dont la profondeur véridique du message est séculaire. Destiné, par ailleurs, à interpeller, le proverbe se révèle comme un énoncé dont l’application des préceptes garantit à l’individu et à l’ensemble de la communauté un salut indispensable à la construction de l’harmonie sociale.
Proverbes, éducation, transgression, cohésion sociale, paix