Objectif : Le but de notre étude est de décrire les caractéristiques épidémiologiques de la population victime de traumatisme par «blast», de rapporter le délai de la consultation, de préciser le type de lésions oculaires et d’évaluer le pronostic visuel à long terme.
Patients et méthodes : Une étude rétrospective a été réalisée sur l’ensemble des patients ayant été pris en charge au Centre Hospitalier Universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) pour traumatisme oculo-palpébral lié à une explosion de dynamite dans le cadre de l’exploitation artisanale de mines d’or, de Janvier
2017 à Décembre 2020.
Résultats : La population d’étude est constituée de 39 patients (65 yeux) ; tous de sexe masculin. La moyenne de l’âge est de 25 ans. Le délai moyen de consultation est de 06 jours. Une large majorité des cas est constituée par les atteintes bilatérales (66,67%). Les traumatismes oculaires à globe ouvert étaient les plus fréquents (72,31%).
Au cours du suivi, l’opacité cornéenne a été notée à l’examen de 18 yeux (27,69%) ; la cataracte post-traumatique, 17 yeux (26,15%) ; phtises bulbaires, 13 yeux (20,00%). Onze patients (16,92%) ont bénéficié d’une éviscération. Sept (07) cas de complications infectieuses ont été notés. Au dernier contrôle, une DV a été notée chez 64,10% (n=25) des sujets. La cécité a été retrouvée chez 16 patients (41,03%), la DV sévère chez 5 sujets (12,82%).
Conclusion : Les traumatismes oculo-palpébraux par explosion de dynamite sont graves et dramatiques pour les personnes atteintes ; et le résultat, malgré la prise en charge, n’est pas très éloigné de la cécité. Le port du matériel de protection et la sensibilisation permettraient d’en réduire la fréquence.
Traumatisme oculo-palpébral, explosion, dynamite, site minier artisanal, déficience visuelle.