La sécurité routière constitue un défi majeur pour les pays africains au regard de la recrudescence et de l’ampleur des accidents de la circulation. Les villes sont particulièrement au cœur de la problématique. À mesure que leur taille et leur poids démographique augmentent, les cas d’accidents de la circulation prennent des proportions considérables. Face à la problématique, l’enjeu des statistiques est une donnée importante pour non seulement cerner la situation, mais également pour y apporter des solutions efficaces. Or les accidents réglés à l’amiable et de manière informelle sont les parents pauvres de ces statistiques. L’objectif de cet article est donc de contribuer à un élargissement des savoirs sur la question des accidents de la circulation par une étude des cas d’accidents se soldant par un règlement à l’amiable et de façon informelle dans la ville de Bobo-Dioulasso. Cet article s’appuie sur des données aussi bien quantitatives que qualitatives obtenues à partir d’un échantillon statistiquement représentatif de la population de la ville. Les résultats de l’analyse montrent que sur ces deux dernières années 144 personnes soit 37.5% des enquêtés ont déclaré avoir eu un accident de circulation qui s’est soldé par un règlement à l’amiable et informel. Les usagers des deux roues et des trois roues sont dans l’ensemble les plus concernés par les accidents qui se soldent à l’amiable avec respectivement 85,41% et 4,86 % des cas. Sur le plan spatial, le phénomène est plus prononcé à la périphérie de la ville que dans le centre et le péricentre.
Accidents de la circulation, règlement informel, Bobo-Dioulasso, Burkina Faso