Le ptérygion est une lésion assez fréquente qui touche 10,2% de la population mondiale. Favorisé par l’exposition au soleil, au vent et à la poussière, la prise en charge par autogreffe conjonctivale nous paraît correspondre le mieux au concept éthiopatogénique actuel d’insuffisance en cellules souches limbiques.
Il s’agissait d’une étude rétrospective de janvier 2017 à décembre 2019, 80 yeux ont été opérés par la technique de l’autogreffe conjonctivale. Les patients présentaient une baisse d’acuité visuelle et ou un syndrome irritatif. Après excision du ptérygion, on a procédé à un prélèvement du greffon au limbo conjonctival au niveau de l’oeil atteint. Le greffon ainsi prélevé a été suturé au lit du ptérygion par des points en U. Après intervention, l’oeil a été fermé par un pansement occlusif pendant 48 heures. Un traitement topique associant antibiotique et corticoïdes fut instauré.
L’âge moyen des patients était de 39 ans avec une prédominance masculine 52,38%. Le stade anatomique des ptérygions était : stade 1, empiète sur la cornée de 1 à 2 mm (6,25%), stade 2, empiète sur la cornée de 2 à 4 mm (38,75%) et stade 3, envahissement supérieur à 4mm (55%). Dans notre série, le taux de récidive était 4,76% et l’oedème du greffon en post opératoire 15% des cas. Après autogreffe conjonctivale, nos complications étaient essentiellement l’oedème de greffon dans 37,5% des cas, et une hyperhémie conjonctivale retrouvée dans 100% des cas. Kmiha et al. [16] et Kammoun et al. [17] ont rapporté d’autres complications, à type d’oedème du greffon, de kyste séreux, ainsi que des symblépharons associés aux récidives. Tananuvat et al. [19] ont trouvé des cas d’hypertonie oculaire liés à la corticothérapie, dans notre série nous avons retrouvé 1,25%. Young et al.[14] ne rapportaient pas de complication.
L’autogreffe conjonctivo-limbique dans notre étude, considérant son faible taux de récidive, reste une bonne approche dans la chirurgie du ptérygion.

Autogreffe conjonctivo-limbique, ptérygion, Burkina Faso.