Introduction : L’insuffisance rénale chronique (IRC) est une complication redoutable de la maladie rénale chronique (MRC), avec une fréquence et une létalité très élevées. Notre étude vise à déterminer la fréquence de l’IRC et les facteurs associés à sa létalité chez les patients hospitalisés dans le service de néphrologie du Centre Hospitalier Universitaire Sourô Sanou (CHUSS) en 2018. Méthodes : Il s'est agi d’une étude transversale analytique réalisée dans le service de Néphrologie du CHUSS de Bobo-Dioulasso au Burkina Faso. L’étude s’est déroulée en 2023 et a inclus tous les cas d’IRC hospitalisés dans le service de néphrologie du CHUSS en 2018. Résultats : Sur 366 nouveaux patients hospitalisés durant la période d’étude, 206 cas d’IRC ont été inclus, soit une prévalence hospitalière de 56,28 %. Les hommes étaient majoritaires avec 56,3 %, soit un sex ratio de 1,29. L’âge moyen des patients était de 45,29 ± 17,61 ans, et la durée moyenne d’hospitalisation était de 10,61 ± 10,66 jours. La créatininémie moyenne à l’admission était de 1550,84 ± 758,08 μmol/L. La maladie rénale chronique était au stade 5 chez 195 patients, soit 94,66 %. Un niveau socio-économique faible a été observé chez 141 patients (68,45 %). Les patients référés représentaient 62,1 % des cas (128 patients). Les antécédents les plus fréquents étaient l’hypertension artérielle (HTA), le diabète et les cardiopathies, présents dans respectivement 61,16 %, 7,28 % et 6,79 % des cas. La diurèse résiduelle moyenne était de 0,68 ± 0,72 mL. Les signes cliniques les plus fréquents étaient l’oligurie, l’hypertension artérielle et les oedèmes, présents dans respectivement 57,70 %, 55,29 % et 39,32 % des cas. Les néphropathies vasculaires étaient les plus fréquentes avec 99 cas (48,10 %), suivies des néphropathies glomérulaires avec 67 cas (32,52 %) et des néphropathies indéterminées avec 27 cas (13,10 %). Durant l’année, 48 patients hospitalisés sont décédés, soit une létalité de 23,30 %. À l’analyse univariée, les facteurs associés au décès étaient l’âge avancé, le niveau socio-économique faible, la résidence à Bobo-Dioulasso, l’antécédent d’accident vasculaire cérébral et l’hypernatrémie. À l’analyse multivariée, seuls l’âge et le faible niveau socio-économique étaient significativement associés au décès, avec un odds ratio respectivement de 1,21 (IC95% [1,02-1,44]) et de 39,48 (IC95% [1,29-1212,53]). Conclusion : La prévalence hospitalière et la létalité de l’IRC sont élevées dans notre contexte. Une couverture médicale universelle et une prise en charge précoce des facteurs de risque cardiovasculaire chez les personnes âgés pourraient améliorer son pronostic.
Insuffisance rénale chronique, Létalité, Burkina Faso