L’enseignement supérieur est un facteur important de développement socioéconomique et de promotion sociale.
C’est sans doute pour cette raison que plusieurs auteurs mettent le capital humain à travers l’éducation,
notamment l’enseignement supérieur, au centre des déterminants de la croissance d’un pays et militent pour
cela en faveur d’un plus grand accès à l’enseignement supérieur. Cependant, l’accès à l’université reste limité
chez les catégories sociales les plus défavorisées. Au regard du chômage des diplômés, du chevauchement des
années académiques et de la lourdeur du système Licence Master Doctorat dans les universités publiques du
Burkina Faso, l’on se demande si cet accès limité traduit-il un besoin non comblé ou un désintérêt des couches
démunies pour les études supérieures. En recourant à des données sur les aspirations scolaires que les mères ont
pour leurs enfants dans les quartiers périphériques de Ouagadougou, la présente étude apporte un éclairage à
cette interrogation. Ces données ont été collectées à travers une enquête quantitative chez les femmes de 35-59
ans ayant au moins un enfant âgé de 3 ans ou plus. Il est ressorti des analyses que les parents issus des milieux
défavorisés nourrissent de fortes aspirations pour l’accès de leurs enfants aux études supérieures, ce qui
contraste avec l’accès réel de leurs enfants à l’université. Par conséquent, la faible présence de ces enfants dans
les universités de la ville de Ouagadougou relève d’un besoin non satisfait chez les parents et non une
désaffection, appelant ainsi des actions des pouvoirs publics pour atténuer cette inégalité criarde entre les
enfants.
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