Au Burkina Faso, l’entrée en union reste une finalité pour tous, mais les recherches récentes montrent que les jeunes générations retardent leur entrée en première union par rapport aux anciennes générations. L’une des conséquences de ce retard d’entrer en union est la fécondité prénuptiale, définie comme l’ensemble des naissances avant le premier mariage. Pourtant, de nombreuses sociétés africaines n’apprécient guère la fécondité prénuptiale. Les facteurs associés à la fécondité prénuptiale sont nombreux. L’objectif de cet article est de montrer la contribution de l’ethnie dans l’explication de la fécondité prénuptiale et d’expliquer le mécanisme par lequel l’ethnie agit sur ce phénomène. La régression semi-paramétrique à risques proportionnels de Cox est utilisée pour analyser les données quantitatives issues de l’enquête biographique « Genre et trajectoires de réussite socio-économique des femmes à Ouagadougou » (GeRSEF). Les principaux résultats montrent que l’ethnie contribue à expliquer 21 % de la fécondité prénuptiale. De plus, l’ethnie agit directement sur la fécondité prénuptiale en mettant en évidence des différences de comportement des hommes et des femmes entre les groupes ethniques. Toutefois, ces différences de comportement se réduisent avec l’introduction du niveau d’instruction dans le modèle d’analyse. Les politiques en matière de fécondité devraient tenir compte du niveau de fécondité prénuptiale dans les différents groupes ethniques et aussi de l’instruction pour plus d’efficacité.
fécondité prénuptiale, ethnie, Ouagadougou, Burkina Faso