La conquête coloniale a provoqué des résistances parfois opiniâtres un peu partout en Afrique. Si à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, par la pacification aux moyens opérations de police, elles furent réduites, le fait de la résistance s’est poursuivi sur plusieurs formes. On a pu noter un peu partout des révoltes, sinon de véritables guerres anticoloniales selon l’expression de Mahir Saul et Patrick Royer dans West African Challenge to Empire: Culture and History in the Volta-Bani Anticolonial War. Ohio University Press et James Currey: 2001 ; la forme de résistance culturelle par le refus de l’assimilation imposée au nom de la mission civilisatrice de la France en Afrique. Les Africains du Nord comme ceux au Sud du Sahara ont montré qu’ils étaient attachés à leurs cultures. Cette forme de résistance a souvent été très tenace. On a pu noter des résistances passives et sous la forme de mouvements sociaux déclenchés par les syndicats ou les associations culturelles.
Mohamed Bensaid, par le rôle crucial qu’il a joué dans la lutte pour l’indépendance du Maroc, se présente comme une figure de proue de la résistance marocaine contre la colonisation française. Son combat commence par le militantisme politique dans le Parti de l’Istiqlal qu’il rejoint en 1948 et par son engagement en 1955 dans le front de l’Armée de libération marocaine. Cet aspect de la lutte armée reste encore vivant dans les mémoires des Marocains, d’autant plus qu’il a activement aidé à armer les tribus sahariennes pour combattre le colonisateur.
Notre communication vise à montrer l’engagement d’un homme de conviction pour la cause noble de la libération de son pays du joug colonial et pour promouvoir la démocratie dans le Maroc moderne. J’esquisserai quelques comparaisons avec d’autres figures de la résistance anticoloniale en Afrique.
Magloire SOME
Université Joseph Ki-Zerbo
Ouagadougou, Burkina Faso
Maroc, Mohammed Bensaïd, résistance, colonisation