Objectif : Etudier la perception de la maladie thrombo-embolique
veineuse (MTEV) en pratique cardiologique au Burkina Faso en 2023.
Matériels et méthodes : Il s'agissait d’une enquête réalisée du mois
d’août à octobre 2023 sur les médecins cardiologues du Burkina Faso.
Etaient inclus tous les médecins cardiologues exerçant en pratique
clinique sur le territoire Burkinabé en 2023, ayant accepté de participer à
l’enquête.
Résultats : Sur 93 cardiologues répertoriés, 76 ont répondu au
questionnaire, le taux de participation était de 81,72%. Parmi ces
participants 46 soit 60,5% exerçaient à Ouagadougou et 30 soit 39,5 %,
hors Ouagadougou. Les cardiologues des structures publiques étaient au
nombre de 59 soit 77,6% et ceux du secteur privé 17 soit 22,4%. Dans les
structures publiques, 47,46% exerçaient dans les Centres Hospitaliers
Universitaires (CHU), 40,68% dans les Centres Hospitaliers Régionaux
(CHR) et 11,86% dans les centres médicaux avec antenne chirurgical
(CMA). Ceux du secteur privé représentaient 58,82%, 35,29%,
5,88%respectivement dans les cliniques, polycliniques et cabinets
medicaux. Quarante pourcent (40%) des cardiologues affirmaient recevoir
entre 5 et 10 patients par mois dans leur structure pour une MTEV et que
cette dernière occupait le troisième rang parmi les pathologies les plus
fréquentes selon 50,77% des réponses (33). La quasi-totalité des
cardiologues soulignait une prédominance féminine de la survenue de la
MTEV et chez des sujets jeunes ayant, moins de 55ans avec 69,23% des
réponses. L’embolie pulmonaire était la présentation clinique la plus notée
par les cardiologues avec 68, 9% de réponse en faveur, l’association EP –
TVP était la plus fréquente selon 6,8 % des enquêtés. Selon 31,1% (23)
des réponses, les facteurs étiologiques étaient souvent non retrouvés.
Lorsque ces facteurs étaient retrouvés, l’alitement prolongé était incriminé
selon 13 cardiologues soit 25,48% des enquêtés. Le dosage des D dimères
étaient accessible selon 67 cardiologues dans leur lieu d’exercice soit
91,8% des réponses. L’angioscanner était accessible pour 54 cardiologues
soit 74%. Les cas graves étaient qualifiés de très fréquents dans l’exercice
de 8 cardiologues soit 10,53% des réponses. Pour la prise en charge 59
cardiologues soit 78,67% utilisaient les AVK et les AOD. Hors de
Ouagadougou les 9 cardiologues, soit 42, 86% y exerçant, rapportaient
l’indisponibilité des AOD dans leur lieu d’exercice.
Conclusion : Le Burkina dispose de cardiologues répartis dans différentes
villes et la perception de la MTEV semble être uniforme concernant sa
fréquence et son profil épidemio-clinique. Il persiste le problème de
l’indisponibilité des certains moyens de diagnostic et de prise en charge.
MTEV , perception , cardiologues , pratique clinique