Résumé : L’idée est d’examiner la possibilité de la construction d’une communauté
nationale avec la diversité et la rivalité des croyances religieuses qui ont tendance à se
constituer en communautés distinctes. Pour cela, l’analyse va consister à combiner une
approche phénoménologique descriptive des pratiques des religions et herméneutique
des essais des philosophes, des sociologues, les anthropologues et des théologiens sur
les notions comme la religion, la communauté, la laïcité, etc. Une approche historique
permettra d’apporter des précisions sur l’évolution dans le temps des religions
autochtones, endogènes et importées. Pour analyser une telle problématique, notre
réflexion partira d’une description des pratiques religieuses dans ce contexte spécifique
qu’est l’Afrique, la terre par excellence de toutes les colonisations religieuses.
Autrement dit, l’analyse va indiquer d’abord comment les religions africaines et les
religions importées se manifestent et vivent leurs croyances dans les sociétés africaines.
Ensuite, montrer que dans leurs diverses existences, toutes les religions veulent faire
communauté. Dans leur vécu quotidien, la propension des religions est de s’organiser
en vue de se faire reconnaitre, se répandre à travers une forme d’organisation
particulière et autonome. Mais, par moment, elles auront souvent tendance à faire du
communautarisme, c’est-à-dire qu’elles chercheront à faire prévaloir leurs
particularismes au détriment de la citoyenneté, de la communauté nationale. Dans leur
inclination à favoriser une telle forme de communautarisme, les religions importées
favorisent le séparatisme culturel et l’entre-soi. Enfin, la communauté nationale ne peut
exister et s’organiser pour supplanter ces particularismes religieux que dans un cadre
laïc. La laïcité permet d’organiser l’espace public et de garantir la liberté de conscience
de tous, afin de constituer une communauté de communautés.

Afrique, communautarisme, Communauté nationale, Laïcité, Religions.