On a souvent parlé du silence de l’Eglise catholique burkinabé sous la Révolution démocratique et populaire déclenchée par le Capitaine Thomas Sankara, silence diversement interprété par l’opinion nationale. Cet article vise à montrer les rapports difficiles que l’Eglise romaine a eus avec le pouvoir révolutionnaire. Le CNR a certes évité d’attaquer les Eglises, mais il n’a pas pu contrôler les débordements des CDR qui ont lancé des attaques voilées contre la hiérarchie et le clergé dans son ensemble. La violence révolutionnaire utilisée contre les ennemis supposés ou réels de la révolution a fait voir dans la religion un refuge. Les victimes de cette violence ont contribué à l’émergence d’une religiosité populaire à travers le renouveau charismatique, source d’une insubordination au pouvoir révolutionnaire.
Burkina Faso, Révolution sankariste, Catholicisme, Renouveau charismatique