Les chefs traditionnels moosé ont participé depuis la décolonisation à la vie politique du Burkina, apparaissant quelquefois comme des figures de proue de l’éveil politique, ainsi que le témoigne le rôle joué par le Mogho Naaba Sagha dans la reconstitution de la Haute-Volta. Mais ces chefs n’ont pas pu s’adapter à la situation politique nouvelle au lendemain de la seconde guerre mondiale et ont tenu à affirmer un traditionalisme qui était en décalage totale avec la volonté d’émancipation des élites. Si certaines d’entre elles leur étaient favorables, l’évolution de la situation les mettait toujours en minorité et prouvait l’impossibilité supposée de l’insertion des chefferies très attachés à leurs privilèges traditionnels dans un système moderne qui entendait s’élever au-delà des diversités socioculturelles. L’obstination des chefferies à jouer un rôle politique actif a valu à cette institution les mesures de défiance de la part des élites politiques et intellectuelles au lendemain des indépendances.
Chefferie moosé, Burkina Faso, vie politique