L’accaparement des terres a pris une grande ampleur en Afrique subsaharienne à partir
du début des années 2000. Selon les Etats et les instituions qui en font la promotion,
il est destiné à favoriser l’investissement dans l’agriculture, corriger l’incapacité de
l’agriculture familiale, caractérisée par l’autosubsistance, afin d’assurer la sécurité
alimentaire. L’article fait un état des lieux de la question en Afrique au sud du Sahara
et nuance les justifications de l’accaparement des terres qui, contrairement aux
argumentaires de leurs promoteurs, contribuent plutôt à une fragilisation des capacités
de résilience des populations rurales par la dépossession de leur principal facteur de
production (la terre) sans pour autant leur procurer d’autres sources de revenus. Enfin,
l’article analyse les conséquences déstructurantes des règles du libre-échangisme de
l’OMC ainsi que celles des politiques publiques des Etats africains fondées sur le
désengagement de l’Etat de secteurs aussi stratégiques que l’agriculture. L’article, dans
la suite des réflexions antérieures sur la question de l’accaparement des terres, a été
réalisé à partir d’une exploitation des sources documentaires pour nourrir la réflexion.
Accaparement des terres, agriculture familiale, sécurité alimentaire, autosubsistance alimentaire, Afrique subsaharienne