La création et l’évolution de la colonie de la Haute – Volta ont été fortement
influencées par la densité supposée de sa population par l’administration coloniale.
Qualifiée de « réservoir », ses habitants ont été déplacés, voire transplantés, dans les
autres colonies de l’Afrique Occidentale Française (AOF) pour les besoins de main
d’œuvre de l’administration coloniale mais aussi des exploitations forestières et des
plantations. Réalisés sous le régime de l’indigénat et des travaux forcés, ces
déplacements ont suscité des migrations de fuite vers la colonie anglaise de la Gold
Coast, dont l’économie florissante souffrait d’un manque de main d’œuvre.
Différentes initiatives furent prises par l’administration coloniale pour juguler ces
départs et les réorienter vers les colonies de l’AOF. Avec la suppression des travaux
forcés et les difficultés économiques de la colonie de la Gold Coast, les mouvements
de populations, devenus libres, vont progressivement se réorienter principalement
vers la colonie ivoirienne tandis que les autres destinations amorçaient déjà des
déclins, schéma qui préfigurait ainsi les racines des migrations contemporaines
burkinabè.
Colonies - Déplacements forcés – Transplantation - Villages de colonisation - Axes migratoires