Introduction : le Burkina Faso fait face depuis une décennie à une situation d’insécurité marquée par la multiplication des actes terroristes. Le but de cette étude était de décrire la prise en charge des blessés dans ce contexte.
Matériel et méthodes : il s’agissait d’une étude multicentrique, transversale descriptive, avec collecte rétrospective des données du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2023. Étaient inclus tous les blessés d’attaques terroristes, ayant présenté une atteinte somatique et ayant été pris en charge dans l’un des hôpitaux civils de la ville de Ouagadougou. Ceux décédés avant admission n’ont pas été inclus.
Résultats : au total 325 blessés de guerre ont été colligés. L’exposition était des tirs dans 266 cas (81,8 %) et des explosions dans 59 cas soit 18,2 %. Les blessures étaient localisées aux membres inférieurs (31,5 % des lésions), supérieurs (25 %), au crâne et la face (15,1 %) et/ou au thorax (10,3 %). Il s’agissait de lésions osseuses (52,1 %), des parties molles (28 %), viscérales (18,8 %) ou vasculonerveuses (0,1 %). Une intervention chirurgicale a été réalisée chez 279 patients consistant en une ostéosynthèse (49,7 %), un parage (26,9 %) ou un drainage thoracique (4,7 %). Elle était réalisée sous anesthésie générale (60 %), loco-régionale périphérique (32 %) et périmédullaire (8 %). L’évolution s’est faite vers le décès pour 2,1 % des blessés admis.
Conclusion : La prise en charge des blessés de guerre est essentiellement chirurgicale et nécessite le renforcement des plateaux techniques notamment chirurgicaux dans les zones de provenance de ces blessés.
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