Comme un peu partout au Burkina Faso, les ouvrages hydrauliques sont des
leviers de la dynamique socio-économique à l’échelle locale. C’est le cas de la
retenue d’eau de Goundi, dans la commune de Réo qui participe au
développement économique de la localité grâce aux activités agricoles,
pastorales et piscicoles. Toutefois, l’engouement autour de la ressource en eau
exacerbe la dégradation de la retenue. Le but de la présente étude est d’analyser
les facteurs qui concourent à cette dégradation en rapport avec les activités
humaines et la dynamique du climat.
La démarche méthodologique utilisée est fondée sur une recherche
documentaire, une observation directe et des enquêtes de terrain auprès d’un
échantillon de 115 personnes. Quant à l’analyse des données, elle s’est
effectuée à partir des statistiques descriptives (fréquences et moyennes).
Les résultats montrent que le non-respect du cahier des charges des travaux de
réhabilitation de la RN 14 est la cause majeure de la dégradation de la retenue
(66,09 % des personnes enquêtées). À cela s’ajoute la violation permanente de
la bande de servitude autour des berges pour les cultures pluviales et
maraîchères (58,26 %), ainsi que les effets de l’orpaillage du village de Zoula
en amont de la retenue (36,52 %). L’étude des paramètres climatiques montrent
que l’érosion hydrique liée à l’intensité des pluies (37,39 %), les fortes
températures et les vents (27,83 %) sont à l’origine du comblement de la
retenue. Ce qui entraîne, entre autres, la réduction de la capacité de rétention
de la retenue et son tarissement précoce, la baisse de la production maraîchère
et halieutique. Il s’avère indispensable de mettre en œuvre des stratégies de
gestion participative de la retenue à travers une réelle sensibilisation et une
implication des populations afin de garantir la viabilité de cette retenue d’eau.
Burkina Faso, Goundi, Retenue d’eau, Dégradation, Gestion participative