Au Burkina Faso, les problèmes liés aux ressources en eau sont d’actualité du fait de son caractère vital. L’action anthropique sur ces ressources entraine sa dégradation. Cette dégradation se présente sous plusieurs formes, à savoir une dégradation de la qualité et de la quantité d’eau. Le bassin versant de Sourgou se situe dans la région du Centre-Ouest, dans la province du Boulkiemdé. L’activité maraîchère, autrefois pratiquée par une minorité de personne à Sourgou, est de nos jours la principale source de revenue de la population locale pendant la saison sèche. Cette situation résulte de la construction d’un aménagement hydro-agricole mais aussi d’une motivation affichée de la population locale. Ce qui a entraîné une course vers l’aménagement de petits périmètres maraîchers à proximité du barrage et du lit du bas-fonds. Cela n’est pas sans conséquences sur la ressource en eau. L’objectif de ce travail est d’étudier la problématique de dégradation des ressources en eau de surface dans le bassin versant de Sourgou.
Pour la présente étude, l’approche mixte a été utilisée. Cette approche vise à recueillir des données qualitatives et quantitatives permettant de mieux cerner la problématique de dégradation des ressources en eau de surface. L’approche méthodologique a consisté à un traitement d’images Landsat de 2002, 2014 et 2022, pour mettre en exergue la dynamique d’occupation des sols et des enquêtes terrain et des entretiens ont été effectués auprès de 163 personnes composées de maraîchers, de pêcheurs et d’éleveurs.
Les résultats de la recherche montrent que la croissance démographique aggrave le problème de dégradation des ressources en eau. De 1996 à 2019, la population de la commune de Sourgou a augmenté de 75,5%, avec une population ayant pour principale activité l’agriculture et l’élevage. Cette croissance démographique est un facteur de risque pour les ressources en eau de surface qui sont utilisés pour ces différentes activités. Elle intensifie la demande en eau pour l’agriculture, le pastoralisme et les besoins domestiques. Aussi, cette croissance démographique explique l’augmentation des superficies des champs dans le bassin versant, qui sont passées de 19,31% à 37,05% de 2002 à 2022. Parallèlement, la surexploitation du barrage par les maraîchères avec l’utilisation des produits chimiques compromet la qualité et la quantité d’eau disponible. Ainsi plusieurs personnes attribuent la baisse de la qualité des ressources en eau à l’action anthropique pour 87,53% et aux changements climatiques pour 76,47%. Les résultats de cette recherche suscitent des interrogations quant aux règles d’usages comme meures de pérennisation de la ressource en eau.
Sourgou, watershed, anthropogenic action, surface water and water retention.