Partir des ateliers de production pour comprendre la réinsertion des ex-détenues de la MACO au Burkina Faso a constitué une expérience de documentation pour saisir l’utilité pratique de la prison, entre sa fonction de punition, de privation de liberté, et celle de transformation des individus. Pour comprendre ce processus, la démarche a mobilisé une revue documentaire, l’observation et l’entretien afin de cerner les discours des détenues, la manière dont elles racontent leurs souffrances et les expériences qu’elles font de l’intérieur de la prison et en dehors. A partir de l’analyse de contenu des récits des détenues, les résultats permettent de conclure que l’insertion post-carcérale est un processus de formation et de réapprentissage du vivre en société. Ce processus s’appuie sur la découverte par les détenues de l’opportunité que représentent les ateliers de production en tant qu’offre institutionnelle de formation et qui dans la vie quotidienne constitue un espace de mini-liberté, un lieu exutoire permettant de fuir l’isolément, et l’ennui de l’enfermement. Ce moment d’apprentissage leur permet par ailleurs de se projeter dans l’avenir, sinon, dans l’après prison, avec l’espoir de pouvoir se réinsérer dans le tissu social, en dépit des difficultés de financement et de la stigmatisation.
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