La réflexion esthétique d’Adorno porte essentiellement sur l’art moderne. Adorno se préoccupe de savoir ce qu’est devenu l’art au sein de la modernité. Le présent propos se veut être une réflexion sur l’art soumis à l’épreuve de l’industrie culturelle, et se fonde sur l’analyse et la critique d’Adorno sur l’industrie culturelle. Il s’agit de mettre l’art et l’industrie culturelle en rapport avec l’œuvre, l’artiste et le public ; la question essentielle étant de savoir si l’industrie culturelle est un adjuvant ou au contraire un opposant pour l’art ? Adorno considère l’art comme un lieu de désir, participant de la volonté de libération de l’homme. C’est un mode de résistance. Mais cette résistance semble être annihilée par l’industrie culturelle. A première vue, l’industrie culturelle apparaît comme un adjuvant pour l’art et l’artiste. Cependant, lorsque nous nous référons à Adorno, l’on se rend compte que d’énormes difficultés se posent. Pour lui, l’industrie culturelle dérive de la rationalité technicienne, et son but est essentiellement économique. Elle désigne le fait que l’art sous l’influence conjointe de l’industrialisation et du capitalisme, se soit fait marchandise. Elle est fondée sur le divertissement et entrave le rêve d’émancipation de l’individu. Il est alors nécessaire de refuser la domination de l’industrie culturelle, de lutter contre la marchandisation de l’art ; d’où l’intérêt d’Adorno pour l’art véritable. L’art véritable se veut authentique, noble et autonome, et s’oppose à l’art facile, l’art dés-artifié, c’est-à-dire celui que véhicule l’industrie culturelle. Il peut par son originalité et par la qualité des œuvres créées, amener les masses à s’adapter à lui. Il peut réaliser ce « tour de force » qui permet à l’art de retourner en sa faveur l’industrie culturelle qui, au départ, lui était hostile. Mais il ne faudrait pas se méprendre, car l’industrie culturelle dispose de plus d’un tour dans son sac. En dépit de cela, l’espoir est permis. L’industrie culturelle bien comprise peut être véritablement mise au service de l’art, de l’artiste et du public et non l’inverse. Cela ne sera possible que grâce à une éducation artistique, susceptible d’éveiller les consciences à la complexité du rapport entre l’industrie culturelle et l’art, à l’importance de l’art pour la vie
Adorno, art, résistance, industrie culturelle, art véritable.