La Forêt Classée du Kou est une mosaïque de formations organisées
autour d’une végétation aquatique, représentée par les forêts galeries, les
forêts claires, les savanes boisées et arborées. Elle fait partie des réserves
les plus protégées au Burkina Faso. Avec ses cours d’eau temporaire
(rivière Kou) et permanent (rivière Guinguette), elle bénéficie d’un
microclimat particulier favorisant ainsi le développement des
macromycètes. La collecte des spécimens s’est effectuée en deux phases
(juillet à début août et du 14 au 24 septembre 2011) en suivant une toposéquence allant du cours d’eau vers les zones exondées. Neuf (9) placeaux
de 30 m sur 30 m ont été réalisés avec trois (3) placeaux dans la forêt
galerie à Lecaniodiscus cupanioides, Malacantha alnifolia, Berlinia
grandiflora et Elaeis guineensis, 3 placeaux dans la forêt claire à
Anogeissus leiocarpus, Celtis integrifolia, Piliostigma thonningii,
Diospyros mespiliformis et Khaya senegalensis et 3 placeaux dans la
savane boisée à Afzelia africana, Acacia dudgeoni, Terminalia
avicennioides et Pericopsis laxiflora. 181 carpophores ont été ramassés
mais 123 ont fait l’objet d’une enquête ethnomycologique. De plus, des
enquêtes ethnomycologiques des champignons supérieurs ont été réalisées
dans les villages riverains que sont Kokorowé et Nasso auprès des Bobos.
L’accessibilité à la forêt du Kou a constitué le critère fondamental dans le
choix de ces villages. L’enquête a été menée sur une collection de photos
des espèces récoltées ou sur quelques échantillons frais auprès de 35
ménages (16 ménages à Kokorowé et 19 ménages à Nasso). Au total, 100
personnes ont été interviewées. Nous avons recensé sept (7) espèces
médicinales : Ganoderma lucidum (Fries) P. Karsten, Ganoderma
resimaceum (Boud.) ex Pat, Ganoderma sp.1, Ganoderma sp.2, Polyporus
sp, Scleroderma sp et Trametes versicolor (L.: Fries) Pilat et quatre (4)
espèces comestibles à savoir : Lactarius gymnocarpus, Phlebopus sp.,
Cantharellus sp., Boletus sp. sont consommées par les Bobos de
Kokorowé et de Nasso. Il ressort que Phlebopus sp. est le plus apprécié
(98%) par les personnes enquêtées. Les femmes et les enfants sont ceux
qui pratiquent le plus souvent la cueillette des champignons sauvages
comestibles. Ceux-ci sont consommés plus à l’état frais que sec. La
commercialisation des champignons supérieurs comestibles est
presqu’inexistante (0,01%) dans la zone. Les champignons thérapeutiques sont exclusivement du ressort des tradithérapeutes qui entourent ce volet
d’un grand mystère.
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