La gouvernance des ressources naturelles se présente comme un enjeu planétaire en considération de ses implications. Cette gouvernance qui détermine les règles d’exploitation des terres et des ressources qu’elle supporte est l’œuvre des structures étatiques qui fondent leurs logiques de gestion sur les problématiques environnementales soulevées au niveau international. Au Burkina Faso, le dispositif de gestion de ces ressources est structuré autour de deux régimes : celui de forêt classée et l’autre de forêt protégée. Quel que soit le régime considéré, l’accès et l’exploitation de ces ressources par les populations connaissent des restrictions qui vont d’une autorisation sélective à une interdiction totale de certaines pratiques. Ces autorisations sélectives s’articulent aux nécessités pour les riverains d’utiliser la forêt pour certaines pratiques mais laissent de côtés certains autres besoins tout aussi indispensables pour ces populations. Cela engendre des pratiques illicites, souvent tolérées de fait par les gestionnaires qui, pour diverses raisons, se Retrouvent incapables de les endiguer. Partant de la situation d’une forêt classée située à la lisière de la capitale burkinabè, cette étude déploie une approche socio-anthropologique pour pénétrer au cœur des usages culturels des riverains en rapport avec l’espace et les ressources de cette forêt classée. Ainsi, elle offre une caractérisation des pratiques socio-culturelles dont la forêt fait l’objet, les éventuels effets induits sur la durabilité de cette ressource et les interactions entre prétendants (communautés riveraines) et gestionnaires (service forestier) de ces ressources.
Forêt classée de Gonsé, Patrimoine culturel, Gouvernance environnementale, Ressources naturelles, Identité culturelle